Le Début des Haricots ASBL

Agriculture urbaine à Bruxelles.

Notre naissance

L’ASBL a été créée à Bruxelles le 26 octobre 2005.

Tous les statuts rédigés depuis sont publiés au Moniteur belge.
Sa première dénomination était « Le Début des Haricots - Sustainable Agriculture, Food and Ecology (SAFE) ASBL ».

Voici ses 8 fondateurs :

  • Mathieu Dohmen
  • Kari Stévenne
  • Éric Leeuwerck
  • Valeria Muruchi Escobar
  • Mirta Romero Garín
  • Philippe Stévenne
  • Georges Verly
  • Bruno Mairiaux

Son premier but social était le suivant :
« Le Début des Haricots est une association ayant pour but social la protection de l’environnement, du consommateur et de l’agriculteur paysan à travers la promotion d’une alimentation saine et d’une agriculture écologique en Belgique et à l’Étranger. L’association privilégie l’agriculture de proximité, c’est-à-dire les projets qui associent les agriculteurs et les consommateurs d’une même région. Cependant, l’association pourra aussi oeuvrer dans la promotion de pratiques de consommation écologique et dans d’autres domaines ne relevant pas directement de l’agriculture et de l’alimentation. »

En date de novembre 2019, dans la dernière version des statuts, son ADN est resté identique, à quelques nuances près :
« Le Début des Haricots est une association ayant pour but social la protection de l’environnement, du/de la consommateur·rice et de l’agriculteur·rice paysan·ne à travers la promotion d’une alimentation saine et d’une agriculture écologique en Belgique et à l’étranger. L’association, dont la finalité est sociale et environnementale, privilégie l’agriculture de proximité, c’est-à-dire qui rapproche agriculteur·rice·s et consommateurs au sens propre comme au sens figuré. Elle oeuvre en outre en faveur de la souveraineté alimentaire, notamment par le maintien de l’activité agricole en Région de Bruxelles-Capitale et le développement d’une agriculture urbaine. Cependant, l’association pourra aussi promouvoir des pratiques écologiques dans d’autres domaines ne relevant pas de l’agriculture ni de l’alimentation. »

À quoi ont ressemblé les premières années de notre association ?
Vous allez plonger dans la genèse de cette grande aventure, racontée par l’un des fondateurs, Kari Stévenne

Ce qui suit n’est bien sûr pas un texte historique. Il s’agit de propos recueillis début 2021 lors de plusieurs conversations. Subjectivité et imprécision des souvenirs le colorent forcément. Nous lui avons apporté autant de soin que possible pour faire honneur à tous les militants de l’association.

« Les fondateurs sont mon père, ma mère, moi, mon ami Bruno que j’ai rencontré à mon école secondaire de Schaerbeek, mon ami Éric que j’avais croisé en secondaire et que j’ai appris à connaître dans une mouvance politique commune à l’ULB et son épouse Valeria, anthropologue bolivienne, mon ami Georges que j’avais rencontré durant mes études d’archéologie, et enfin Mathieu que sa sœur, une amie qui avait étudié avec moi l’agronomie dans la Haute École d’Ath, m’avait présenté une année auparavant car nous avions des centres d’intérêts très proches.

Le premier siège social a été la maison de mes parents.

J’avais 25 ans et je revenais de deux années au Chili où j’avais travaillé dans le secteur bio. En revenant du Chili, parallèlement à la mise en place de l’ASBL, j’ai travaillé comme ouvrier agricole saisonnier dans des serres bio à Lennik et j’ai ensuite travaillé six mois dans un grand magasin comme vendeur. Au Chili, Mathieu m’avait rejoint comme stagiaire et nous avions appris à mieux nous connaître.

Alors que nous formalisions la constitution de l’ASBL, Mathieu et moi participions à un petit groupe informel de réflexion qui s’appelait « Semences d’utopies » dont faisait partie notamment Pablo Servigne [1].

Durant toute la première année, en 2005 et 2006, Mathieu et moi avons organisé 200 soirées papote sur le circuit court qui étaient financées par un groupement européen de producteurs bio. Ce qui nous a permis de mettre de côté environ 6.000€ comme premier fond de roulement pour l’ASBL.

Mes parents et notre entourage nous ont soutenus Mathieu et moi à organiser ces soirées et à former, en partenariat avec la Ferme Arc-en-Ciel, pionnière en permaculture, les trois premiers GASAP (Groupement d’Achats Solidaires de l’Agriculture Paysanne) dès 2005, un dans la cave de mon appartement rue Wayenberg à Ixelles à côté de la rue Gray, un dans le garage de mes parents et un chez ma marraine à Boitsfort.

Bruno s’est investi pendant un an dans la formation du réseau des GASAP avec nous puis il a quitté l’ASBL car il n’approuvait pas notre décision de recourir à des subventions publiques. Les autres membres fondateurs nous ont apporté un soutien moral mais n’ont pas eu la possibilité de s’investir activement. Éric et Valeria sont partis vivre en Afrique en 2008.

Omar Mouhssin, également bruxellois de souche, avait étudié à Ath avec Mathieu. Il nous a rejoint très tôt avec le projet « Bio-Indication : Un bon plant pour l’air » début 2006. Il est véritablement l’un des premiers « fondateurs actifs » du Début des Haricots où il s’est investi corps et âme pendant plusieurs années.

Peu après Omar nous ont rejoint David Haelterman, Irène Nolte et Olivier Servais. Ils ont développé à trois le projet « Jardin des couleurs » à partir de 2006 également et sont aussi des « fondateurs actifs ».

Cette année-là, Mathieu, Omar et moi avons eu la chance d’être sélectionnés avec 4 autres jeunes pour un voyage d’études au Québec, financé par le Bureau International de la Jeunesse. C’était un voyage de prospection et d’échanges sur les initiatives existantes en matière d’alimentation et d’agriculture durable au Québec, un pays pionnier en agriculture urbaine. Ce voyage nous a particulièrement inspirés pour les jardins collectifs. Nous avons d’ailleurs remis un rapport assez consistant pour lequel on a reçu un prix, le premier prix de L’Office Québec Wallonie Bruxelles pour la Jeunesse (OQWBJ). Et dès notre retour, nous avons mis en place le jardin collectif de la rue Gray et celui de Tour & Taxis.

Dès 2005, nous étions très intéressés par le mouvement international de l’agriculture paysanne, la Via Campesina, mais aussi par la permaculture que nous avions abordée au travers du collectif Semences d’utopies. En 2007 et 2008, j’ai participé à l’organisation du premier Certificat de Design en Permaculture (CDP) en français, en partenariat avec La Ferme du Parc Maximilien. Aline Dehasse, qui travaille encore dans l’association aujourd’hui, y a contribué également. Dans ce groupe de premiers certifiés, il y avait deux amis, Cyrille Claeys et Nadia Khun qui ont rejoint le CA du Début des Haricots en 2008. Il y avait aussi Fabienne Delcorps, la fondatrice du centre de formation en permaculture Cense Équi’voc à Hannut où de nombreux formateurs et porteurs de projets en permaculture se sont formés, ainsi que Pablo Servigne !

En fait, nous étions dès 2005 dans une dynamique de transition pour Bruxelles, axée sur l’alimentation, alors que la même année, Rob Hopkins [2] s’installait à Totnes dans le sud de l’Angleterre où il allait lancer le mouvement des Villes en Transition. Sur notre première page web, nous mettions en avant la question du pic pétrolier, sans savoir que Rob Hopkins commençait également à baser ses réflexions sur cette notion.
À l’époque, l’alimentation durable était un sujet novateur à Bruxelles et les acteurs dans ce secteur se comptaient sur les doigts d’une main.

En 2007 et 2008, j’ai continué à organiser beaucoup de soirées, des soirées cinéma suivies de débats, en partenariat avec d’autres associations en projetant des documentaires thématiques sur l’agriculture et l’alimentation afin de promouvoir les circuits courts et les GASAP tout particulièrement.

Nous avons aussi lancé un nouveau projet, « Les Compolettes », pour sensibiliser les citoyens à l’utilisation des toilettes sèches. En 2008, Cyrille et moi avions construit les deux premières cabines montables toilettes sèches qu’on louait aux festivals et événements de Bruxelles et que nous avions inaugurées à la Fête de l’Environnement, organisée par la Région au Parc du Cinquantenaire.

En 2007 et 2008 également, quand nous avons commencé à chercher des terres à Bruxelles pour développer des projets agricoles, nous avons rencontré Maarten Roels qui est l’un des fondateurs de Terre-en-Vue et qui est devenu membre de notre CA et membre actif de l’ASBL.

En 2008, La Ferme Nos Pilifs nous a mis à disposition un terrain rue Bruyn à Neder-Over-Heembeek. Nous avons alors remis un dossier de demande de subside à Benoît Cerexhe (CDH), ministre de l’emploi et de l’agriculture à Bruxelles à l’époque. C’est là que La Ferme Urbaine du Début des Haricots démarrera en 2009, avec Mathieu comme formateur maraîcher, épaulé par Omar et par Thomas Vercuysse qui devient à cette époque un membre très actif contribuant dans un premier temps à assurer la gestion de la Ferme Urbaine.

Nous avons toujours veillé à ouvrir l’ASBL à des personnes engagées et à élargir le nombre de membres de l’Assemblée Générale et du CA. En 2008, nous avions atteint un CA de 10 personnes très motivées, toutes avec un fort ancrage bruxellois. Dans cette même dynamique d’ouverture, nous avons multiplié les partenariats avec d’autres ONG et ASBL. C’est ainsi qu’en 2009, j’ai invité Daniel Cauchy de Rencontre des Continents à lancer au secteur associatif un appel à la formation du Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (RéSAP).

La même année, lorsque je déménage à Namur et que me participation active à l’ASBL se réduit fortement, j’ai arrêté de faire le « Monsieur GASAP » pour laisser la place à Alexandre Dewez, comédien et créateur de la pièce de théâtre « Maison Renard », qui est ainsi devenu le premier coordinateur et animateur du Réseau des GASAP. Le Réseau n’était pas encore en ASBL autonome et Alexandre faisait donc aussi partie de l’équipe du Début des Haricots.

C’est aussi en 2009 que nous avons fait le choix de créer un poste de coordination de l’ASBL qu’allait assumer Malorie Cauchy. Jusque là, nous nous organisions en horizontalité autant que possible mais des tâches de coordination que j’avais tendance à remplir ont commencé à apparaître de plus en plus et le besoin s’est fait sentir d’avoir un rôle dédié.

Je me suis alors plus concentré sur l’aide à la création des jardins collectifs et à la mise en réseau des jardins communautaires de Wallonie et Bruxelles, avec une petite équipe de permanents basés à Namur.

Au niveau financier, c’est en 2007 que nous avons obtenu notre premier subside, pour engager Omar à mi-temps sur son projet d’Éducation relative à l’Environnement. En 2008, la Région et son administration Bruxelles Environnement (IBGE) ainsi que la Fondation Roi Baudouin nous ont accordé de nouveaux financements. Plusieurs partenariats avec des organismes régionaux, communaux et locaux nous permettaient d’obtenir des revenus financiers complémentaires par des prestations de services d’animation. Enfin, beaucoup d’activités bénévoles et quelques cotisations, mais ce n’était pas notre politique principale, ont également permis de faire rentrer des sous pour l’ASBL.

Ainsi, fin 2008, nous étions 9 employés à temps plein et temps partiel dont 2 jeunes animateurs très doués engagés en article 60 grâce à un partenariat avec leurs CPAS pour l’accompagnement des premiers jardins collectifs. Plusieurs bénévoles actifs étaient aussi rémunérés avec des contrats ponctuels.

Nous avons tous fait naturellement beaucoup de bénévolat pour l’association. Quand Mathieu a été enfin embauché fin 2008, cela faisait trois ans qu’il était membre actif tout en travaillant comme formateur maraîcher au CISP de La Louvière La Ferme Delsamme. Il faisait la navette en train + vélo pliable.

Nous nous sommes très rapidement formés « dans l’action » à la gestion d’ASBL et à la gestion budgétaire. Nous avions recours au maximum aux aides à l’emploi pour soutenir notre politique de création d’emplois et de professionnalisation.

La dynamique collective et notre jeunesse nous donnaient des ailes. Je me souviens de cette époque comme une période d’hyperactivité et de synergies incroyables ! La synergie qu’on peut illustrer par la formule « 1+1=3 » était vraiment palpable et concrète ! Finalement, je pourrais conclure par la célèbre formule attribuée à Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »... »

Merci infiniment à Kari et à tous les fondateurs !

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